Les biscuits et gaufrettes
Victoria sera d’abord biscuitier
avant de devenir aussi chocolatier. Sa montée en puissance sera rapide
et, quatre ans après sa création, en 1901, son catalogue de biscuits et
gaufrettes affichera plus de 140 références. La demande ne cesse de
croître, et l’on n’hésite pas, en 1904, à construire une deuxième unité
de production à Dordrecht.
A côté des biscuits traditionnels
comme le Prince et le Crown, des biscuits pâtissiers et des biscuits
décorés sont proposés dès les premiers mois.
Les
assortiments de gaufrettes dont certaines sont fourrées à la confiture
seront bientôt complétés par des meringues et des cigarettes meringuées.
La
vente s’effectue majoritairement au poids, dans l’échoppe du
détaillant. La tine, d’origine anglaise, est la même pour tous les
biscuitiers. Elle est retournée au fabricant pour son réemploi,
engendrant le lourd et dispendieux processus de la “vidange”.
Très
vite, on complétera encore la gamme des produits offerts par des Cakes
garantis fabriqués au beurre naturel, et des cigarettes russes, les
Oublis.
Afin
de satisfaire une clientèle exigeante et habituée, pour les plus
fortunés, à s’approvisionner en biscuits d’outre-Manche, des boîtes
lithographiées accueilleront les meilleurs biscuits de la gamme.
A
Dordrecht, la production s’accroît également de mois en mois. On a tout
d’abord repris les mêmes productions qu’à Bruxelles pour se
différencier peu à peu ensuite et coller aux goûts de la clientèle
néerlandaise. Les conditionnements eux-aussi s’écartent progressivement
de ceux de la maison mère.
Tandis
qu’à Koekelberg on s’efforce, durant les années 1930, de renouveler la
gamme des biscuits et gaufrettes, à Dordrecht, qui reste avant tout un
biscuitier, on joue davantage l’extension, avec notamment les Crackers
et les biscuits salés, peu connus encore des consommateurs européens.
A
l’issue de la Seconde Guerre mondiale, la vente au poids des biscuits
et gaufrettes va se perpétuer encore pendant plusieurs années. A
Dordrecht comme à Bruxelles, on va renouveler une dernière fois la
présentation des 1/2 tines.
Mais
les magasins en libre-service ne sont pas loin et il va falloir
s’adapter. Victoria-Dordrecht sera précurseur et, en 1950, lancera ses
premiers biscuits préemballés : Bruxelles Kermesse, Bij de thee et
gaufrettes Hollandse viennent ainsi rejoindre les rouleaux de biscuits
Marie apparus peu avant.
Victoria-Bruxelles
est devenu avant tout un chocolatier. Même si sa gamme de biscuits se
renouvelle peu, quelques nouveautés feront néanmoins leur apparition.
Ce sera le cas du Mélange OK, au début des années 1960, et des Cakes
Pâtissier quelques années plus tard.
A
Dordrecht, les nouveaux produits ne sont guère plus nombreux. Mais,
davantage qu’à Bruxelles, on va miser sur le packaging pour doper les
ventes.
Parmi les nouveaux produits de Victoria-Dordrecht : Betterfly et,
surtout, Chokwi, qui deviendra la produit phare de la firme.
Certains
reprocheront au biscuitier Victoria de vendre davantage des boîtes de
présentation que des biscuits. La vogue des boîtes métalliques reste
entière en effet et on ne se prive pas d’en proposer de somptueuses
lorsqu’arrive la période des fêtes de fin d’année.
Après
la reprise par le groupe belge Gebeco puis par le groupe français
Général Biscuit, les produits sous marque Victoria seront peu à peu
abandonnés au profit, notamment de la marque LU. En 1978, sept biscuits
Victoria figurent encore dans le catalogue du groupe.