La publicité
Sitôt créée, la Manufacture
des biscuits et desserts Victoria va s’employer à se faire connaître
d’un large public. La palette des supports publicitaires est immense et
Victoria ne va pas manquer de faire appel à toutes les ressources
qu’offre ce domaine où foisonnent les initiatives.
A l’instar
des grands biscuitiers comme Lefèvre-Utile et De Beukelaer, on va faire
appel à des affichistes de renom comme Antoine Privat-Livemont ou à des
imprimeurs reconnus comme J. Aberlé.
Calendriers
muraux et vide-poches à suspendre vanteront les produits de la marque
tandis que les cartes postales à l’humour plus ou moins raffiné
véhiculeront son image.
Les
chromos bien entendu prolifèrent. Certains seront réalisés spécialement
pour la firme et d’autres exigeront parfois l’élaboration d’un outil de
découpe approprié.
Du
chromo au timbre-prime permettant d’obtenir un cadeau ou une remise, la
démarche est similaire. Il s’agit de fidéliser la clientèle. Un petit
panier sera offert à l’occasion du 25e anniversaire de la firme.
Les
objets du quotidien serviront de support publicitaire, tels les
liseuses, les signets et les cartes à jouer, ces objets chaque fois
pris en main pour de longs moments.
Misant
sur la complicité des parents et des éducateurs, des historiettes ou
des contes seront offerts aux enfants comme prime à l’achat. La célèbre
Imagerie d’Epinal sera plusieurs fois sollicitée par Victoria.
Peu
à peu, la publicité événementielle va trouver place dans l’arsenal des
initiatives : journées promotionnelles des magasins Au Bon
Marché,
apparition de la Vierge à Beauraing, élection de Miss Belgique, mariage
du roi Baudouin.
Les
véhicules de la firme contribueront à la notoriété de la marque
Victoria, ainsi que les multiples formes de publicité sur la voie
publique et sur les points de vente. Le publipostage sera largement
utilisé par Victoria.
Après
la Seconde Guerre mondiale, de nouvelles formes de publicité vont voir
le jour. La recherche d’efficacité va se traduire par l’émergence de
plans médias mettant en œuvre une série de supports de façon cohérente.
Ainsi, un partenariat original se nouera-t-il avec la Metro Goldwyn
Mayer à l’occasion de la sortie du film
Les Trois mousquetaires
de
George Sidney. L’album Victoria et ses chromos reprendront les images
du film, tandis que le graphisme général ornera les objets
promotionnels, les affichettes, les bâtons et les tablettes de chocolat.
Amorcé
avec l’illustré
Bimbo,
un autre type de partenariat va se nouer avec le
journal
Tintin.
A partir de 1950 et pendant plus de dix années, des
bandes dessinées publicitaires Victoria figureront dans l’hebdomadaire,
tandis que les produits Victoria permettront d’obtenir les timbres
Tintin. Nombre d’albums seront édités en commun, dont la fameuse série
Géographie (Belgique, Europe, etc.).
Avec
la multiplication des cadeaux-primes et des opérations publicitaires,
les objets promotionnels vont d’autant plus foisonner que pour certains
d’entre eux l’apparition de la matière plastique en a sensiblement
abaissé le prix de revient.
Les
jeux de plage, organisés avant-guerre par Victoria, vont prendre un
nouvel essor avec la motorisation et le tourisme à la Côte. Cette
animation estivale sera complétée, les autres mois de l’année, par
l’organistion de spectacles pour les jeunes, tels le Théâtre Péruchet
ou l’invitation des Rolling Stones. L’Expo de 1958 offrira une occasion
exceptionnelle. Chaque jour, un enfant repart avec son poids en
chocolat.
Après
le rachat de Victoria en 1969 et la constitution de General Chocolate,
la marque Victoria sera utilisée pendant une dizaine d’année. Les
cadeaux-primes seront maintenus, telle cette panoplie des grandes
décorations du monde.